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Channel: Egalité femmes-hommes – Laurianne Deniaud
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Être féministe au 21e siècle (1/4)

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Bonjour à tous,

En cette journée du 8 mars, j’ai choisi d’évoquer un thème central dans mon engagement: le féminisme

Poser la question du féminisme au 21ème siècle, c’est d’abord faire un état des lieux des droits des femmes et des inégalités entre les sexes aujourd’hui.

Un constat plutôt sombre puisque, tout particulièrement depuis 2007, les droits conquis par le mouvement féministe dans les années 70 et 80 sont de plus en plus remis en cause.

Alors même que dans de nombreux domaines la législation a beaucoup avancé depuis 50 ans, l’ensemble des lois votées n’est pas suffisamment appliqué et les femmes d’aujourd’hui ne sont toujours pas respectées comme elles devraient l’être dans leurs corps comme dans leurs compétences.

Depuis près de deux ans en effet, nous nous mobilisons, régulièrement pour défendre le droit à l’avortement et celui à accoucher dans de bonnes conditions.

Le droit à l’avortement parce que les coupes budgétaires et le moralisme ambiant conduisent de plus en plus d’hôpitaux à réduire leurs services de gynécologie en sabrant en premier lieu dans les dépenses liées au IVG. Pour la première fois depuis plus de trente ans des femmes et des hommes s’organisent pour permettre à des jeunes femmes d’aller avorter à l’étranger et d’autres pratiquent de nouveaux des avortements clandestins. Nous sommes revenus à la situation dramatique qui précédait la loi Veil, cette loi qui était devenue le symbole de la libération du corps de la femme et qui est aujourd’hui remise en cause par la droite sous couvert de coupes budgétaires

C’est cette volonté de faire des économies aussi qui entraine la grogne des sages-femmes, infirmiers et gynécologues dans les hôpitaux. Le nombre de naissances augmente, pas le nombre de professionnels qui voient donc les conditions d’accouchement et la qualité des soins post-partum baisser dangereusement. Et je pense tout particulièrement à la Maison de la Naissance, à la clinique Jules Vernes, qui a vu le nombre d’accouchements pratiqués passer de 2 900 à 3 200 cette année. Le personnels soignant craint de voir la qualité des soins baisser et demande que de nouveaux moyens soient débloqués, la direction refuse arguant un déficit de 2 millions d’euros et la nécessité de développer le service de maternité afin qu’il soit plus rentable. C’est bel et bien une politique de bébés à la chaine qui est en train de se mettre en place à Nantes comme dans de nombreuses autres maternités de France .

C’est contre cela que nous devons nous mobiliser au quotidien, en rappelant toujours que disposer de son corps c’est évidemment avoir accès à la contraception et à l’avortement mais aussi pouvoir accoucher dans des conditions sereines et de qualité .

Appliquer la loi c’est aussi en finir avec les inégalités salariales qui sont punies depuis 1983 et qui sont pourtant le quotidiens de toutes les femmes de France qui gagnent en moyenne 20% de moins que leur collègues hommes à travail égal.

Alors oui, le slogan des féministes du 21ème siècle doit être le même que celui de leurs mères : « A travail égal, salaire égal! ».

Mais poser la question du féminisme au 21ème siècle c’est aussi se pencher sur une génération, la mienne. Une génération qui a découvert la politique après la loi sur la parité. Une génération qui a toujours quoiqu’avec difficulté connue la pilule. Une génération qui allait à la garderie après l’école en attendant que ses deux parents ne rentrent du travail. Une génération de jeunes femmes pour qui l’égalité n’était souvent pas une question et qui se prend les inégalités en pleine face en arrivant sur le marché du travail.

Une génération aussi qui ne souffre pas des inégalités de la même manière. Car si la situation s’est globalement améliorée elle reste souvent extrêmement difficile pour les jeunes filles des quartiers. Face à la violence et au regard de l’autre, ces jeunes femmes ont souvent bien du mal à assumer leur féminité, se cachent derrière des vêtements amples et longs et restent chez elle le plus possible.

Alors si le combat de ma génération est celui pour l’égalité salariale c’est aussi une bataille culturelle contre le machisme ambiant.

Lire la suite de l’article (2/4)


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